Pour la troisème édition d’Inimaginable, c’est une photographie de Guillaume Herbaut qui a été choisie pour s’afficher dans les rues de Paris du 18 au 24 septembre 2012.
Inimaginable est une association qui propose de développer et financer les projets des photoreporters qui traitent de l’actualité des Droits de l’Homme et des Discriminations. Trop de reportages ne voient pas le jour faute de financement et les images ne « circulent » pas suffisamment auprès du grand public, pour cela, Inimaginable trouvera auprès d’une plate-forme de financement participatif (KissKissBankBank) le budget de production pour la réalisation du projet et sélectionnera chaque mois l’image d’un photographe pour organiser une campagne d’affichage en plein cœur de Paris.
Tous les mois, La Lettre présentera en avant-première la sélection de l’image choisie par le comité de sélection composé de personnalités invitées par l’association.
Une image, une semaine, par mois
Guillaume Herbaut
Aujourd’hui, encore, subsiste sur le territoire français des situations d’asservissement de femmes et d’hommes alors que la France a aboli l’esclavage en 1848. Or, au système étatique et nationalisé de la traite et de l’esclavage, a succédé un recrutement d’ordre privé qu’il est difficile d’appréhender tant ce phénomène reste caché.
Aujourd’hui, ce sont des milliers de personnes qui sont recrutées en France à des seules fins d’exploitation que ce soit dans le bâtiment, le secteur agricole ou le secteur domestique.
Invisibles, elles restent parfois plusieurs années sans être rémunérées, ne bénéficiant d’aucun jour de repos ni de vacances. Elles demeurent discriminées au sein du foyer de l’employeur sans accès aux soins de santé primaire, sans hygiène et avec un accès à la nourriture restreint. Faisant régulièrement l’objet de violences psychologiques et physiques, elles sont soumises au libre arbitre de leurs employeurs. Parfois, ce sont des véritables actes de barbarie et de torture auxquelles elles sont confrontées.
Cette photo représente une personne ayant été asservie plusieurs années. La forêt est représentée comme une jungle urbaine où ces personnes, à la fois invisibles et visibles, tentent de retrouver leur dignité.
Visibles aux yeux des voisins, parfois des autorités françaises, il reste difficile de faire valoir leurs droits à faire réparer leurs préjudices et à faire condamner leurs employeurs. Ce n’est que grâce à l’action d’associations et du Comité Contre l’Esclavage Moderne en particulier qu’elles peuvent enfin être réellement visibles.
Lilian Thuram
• 1 place de la Bastille 75004 Paris
• 1 Boulevard Magenta 75010 Paris
• 33 Avenue du Maine 75015 Paris
• 150 Avenue de Versailles 75016 Paris
• Rue Belgrand/ Pelleport 75020 Paris