Mind the gap !
“Mind the gap !”, avertit l’opérateur dès qu’on descend à la station de métro… Attention à la marche !
C’est comment j’ai toujours imaginé Londres, gamin, une métropole qui, avec ses habitants, ses vices, ses vertus et ses bizarreries, était toujours un cran au-dessus.
C’était un gap que je devais combler, un but que je devais atteindre, un rêve que je devais réaliser.
Et puis sa langue, cosmique et tellement mélodieuse : je devais l’apprendre. Et donc on part, ma sœur et moi, pour un mois d’immersion totale chez John et Daphne en ce lointain 1983.
La musique partout : je commençais alors à m’entrainer à la guitare et donc partitions et vinyles à volonté. His Master’s Voice dans Oxford Street, Virgin un peu plus loin et une myriade d’autres petites boutiques qui m’attiraient à l’intérieur.
Quel groupe avant tout ? Beatles, bien entendu, la quintessence de l’imaginaire anglo-saxon.
Et donc, avec le temps j’ai donné raison à mon beau-père, amoureux de Londres, qui gardait un « mug » au-dessus de la cheminée, contenant la phrase de Samuel Johnson « quand un homme est fatigué de Londres, il est fatigué de la vie »…
Et ensuite j’ai commencé à le photographier.
De jour et surtout de nuit, quand ses traits authentiques se dessinent clairement, lavés des excentricités du jour.
Maintenant le Brexit, va-t-il creuser encore plus ce fossé, ce « gap » … ?
Nous verrons ce que nous réserve le blond Boris…
En attendant… Dieu sauve la reine !
Paolo Pelosi Bonini