Panayis Chrysovergis

Hétérotopie, Le Lieu, où selon Michel Foucault, l’imaginaire devient matière et, alors qu’il emprunte l’espace public en trois dimension pour son incarnation (et alors qu’il s’incarne en trois dimension dans l’espace public), il se réalise essentiellement ailleurs. Dans les lieux de débauches et maisons closes, je me glisse dans l’hétérotopie de l’exploration et de la libération sexuelle. Là, la sexualité condamnée se retrouve protégée et camouflée, libre et enfermée en même temps. Jonglant avec ce que la société organisée dissimule aux marginaux, ou marginalise, je rencontre la teneur humaine du confinement imposé par l’hypocrisie envers ses semblables, les regardant comme des cancéreux, dans leur apparent corps en bonne santé. Dans ce travail, les couleurs et les lumières songeuses (rêveuses), représentent l’atmosphère sexuelle, renforçant une hétérotopie de la divergence hantée par le fantasme. Mes images constituent une proposition autodidactique, un billet vers nos propres abîmes intérieures, ou le Minotaure en chacun de nous sommeille. Il nous reste à l’observer, le reconnaître, afin que même si nous décidions de le tuer en nous et en ayant vu son visage dramatique, nous puissions l’accepter dans la compréhension et la pitié, de ou pour ceux qui ont besoin de le garder en vie.