C’est au fond de ruelles décrépites et de gargotes délabrées que le photographe anglais Paddy Summerfield a trouvé les images de son livre Empty Days. Au fil des vies tragiques rencontrées, des parcours qui le touchaient parce qu’ils reflétaient ses propres batailles, il a réalisé des photos qui allaient raconter leurs histoires ainsi que la sienne. Il a également découvert les emblèmes de grands thèmes que sont la religion, le sexe et la mort. Dans la désolation des addictions, les ravages de l’alcool et des pilules, il ne met en lumière aucun réconfort spirituel ni aucune joie sexuelle, révélant uniquement la quête de l’amour dans un monde sans amour, ainsi qu’une soif spirituelle insatisfaite. Sur les trottoirs et dans les venelles, dans des pièces étriquées ou des espaces ouverts, il déniche des silhouettes isolées, perdues dans leurs pensées, aux prises avec une émotion soudaine, pour exprimer les désirs éperdus et la douleur que nous sommes si nombreux à ressentir. Et lorsque ses images ne comportent pas d’êtres humains, leurs traces – un vélo abandonné, une poupée tombée, un fouillis d’orties et de barbelés – prolongent les thèmes du deuil et de la mélancolie. Si accablés, épuisés soient ces gens et ces lieux, les photos proposent leur compassion, loin de tout jugement. Le recueil est ponctué d’une poignée de portraits troublants, évocateurs d’émotions puissantes et complexes, tout en suggérant la présence d’un fil narratif, même fugace et incomplet. Tout au long de ce livre, les photographies nous guident à travers un univers fragile et fragmenté, vers une fin qui laisse entrevoir l’espoir.
Paddy Summerfield, Empty Days
Publié par Dewi Lewis
30,00 £
