Vivre en compagnie des images. Chaque semaine pendant la fermeture du BAL je vous ferai découvrir une ou plusieurs œuvres qui habitent les murs d’artistes, de galeristes, de collectionneurs avec lesquels LE BAL collabore et accompagnée(s) d’une citation.
Quelques jours avant le confinement, dans son studio de Brooklyn, Gilles Peress travaille sur son exposition Whatever You Say, Say Nothing qui ouvrira au BAL cet automne (if Corona virus permits!) puis au Getty Museum à Los Angeles en 2022.
Gilles Peress est arrivé à Belfast dans la nuit du 11 juillet 1970 pour photographier les marches protestantes. Témoin de l’internement en 1971 puis en 1972 de Bloody Sunday il retournera régulièrement en Irlande du Nord pendant les années 1970 et 1980, tentant de questionner « la nature sauvage de la photographie » (Roland Barthes). Il produira ainsi l’une des expériences d’anthropologie visuelle les plus denses et extrêmes du siècle dernier.
Diane Dufour, co-directrice du BAL
« Mon intention était de décrire une totalité dans tous ses aspects simultanés. Pas seulement ce qui se passait de part et d’autre de la frontière entre Nationalistes et Loyalistes, mais aussi à chaque extrémité d’une société de classes fracturée entre les plus riches et les plus pauvres, et de représenter la vie dans toutes ses incarnations. Je voulais décrire les jours où surviennent les événements importants, les moments historiques mais aussi les jours où il ne se passe rien, les jours d’ennui infini, les jours qui n’en finissent pas. Je voulais décrire la texture et la structure de la vie dans toute sa profusion de détails. […] Si j’avais pu représenter l’air du temps et les heures qui s’égrènent, je l’aurais fait. En fait, je crois bien que j’ai essayé. »
Gilles Peress
Cette contribution est issue du BAL FROM HOME
Parce que LE BAL est une communauté d’individus autour d’une idée, la représentation de la société des hommes et ses enjeux, nous avons pensé LE BAL FROM HOME comme un billet qui vous serait adressé chaque semaine. Pas un billet de consolation mais plutôt un billet doux, amical, en provenance de chacun d’entre nous, comme autant d’éclats du BAL qui se glissent dans l’interstice du temps. Dave Heath aimait utiliser l’expression « inner landscapes » (paysages intérieurs) pour décrire ses portraits d’anonymes absorbés en eux-mêmes. Espérons que ces éclats du BAL sauront autrement trouver le chemin de votre paysage intérieur.
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