Liberty: A Universal Chronology of Black Protest à la galerie Autograph à Londres, réinterprète les moments marquants de la révolte historique et de la lutte noire en Afrique et dans la diaspora, explorant ce qui unifie et définit ces luttes pour la liberté et les droits humains. Ces images défient l’histoire monolithique, mettant en vedette des événements clés tels que les marches de l’Alabama sur Washington (Selma 1965), des mouvements de résistance moins connus contre l’oppression coloniale dans le sud-est du Nigeria (The Women’s War 1929).Ou le meurtre de Trayvon Martin en 2012, dont la mort a inspiré les campagnes Black Lives Matter.
Diop apparaît comme le personnage principal de la série, jouant différents rôles, notamment des cheminots africains, des migrants français, des soldats de la Seconde Guerre mondiale, des marrons jamaïcains et des membres du Black Panther Party.
Riche en détails et en symboles, les tableaux minutieusement mis en scène commémorent les révoltes d’esclaves, les mouvements d’indépendance, les campagnes de justice sociale et les événements qui les ont déclenchés. Pour Diop, ils constituent «un récit réinventé de l’histoire des Noirs et, par conséquent, de l’histoire de l’humanité et du concept de liberté».
L’artiste joue également le rôle de protagoniste dans Project Diaspora. Largement basé sur des peintures historiques, il réinterprète ces portraits honorifiques les imprégnant de références au football contemporain.
Célébrant quatre siècles de notables Africains de la diaspora, il illumine les tensions de la découverte, de la gloire et de la reconnaissance tout en faisant face aux défis en tant qu’autre. Diop imagine comment ces paradoxes sont partagés entre les footballeurs modernes en Europe et les acteurs de la peinture.
La série met en vedette un groupe intrigant d’Africains de l’histoire européenne du XVe au XIXe siècle. Nous rencontrons Frédéric Douglass (1818-1895), le chef abolitionniste le plus photographié de son temps; et Olaudah Equiano (1745-1797), esclave libéré, écrivain et militant de premier plan à Londres. Parmi les autres figures, on peut citer Sainte Bénédicte de Palerme (1526-1589), une sainte de l’église catholique et luthérienne; Le prince Dom Nicolau (vers 1830-1860), dirigeant africain congolais; August Sabac El Cher (v. 1836-1885), un ancien soldat afro-allemand; et Jean-Baptiste Belley (1746-1805), qui ont combattu pendant la Révolution française.
Pour l’artiste, «le football est un phénomène mondial intéressant qui, pour moi, révèle souvent la société en termes de race. Quand on regarde la perception de la royauté du football africain en Europe, il y a un mélange intéressant de gloire, de culte du héros et d’exclusion. De temps en temps, des chants racistes ou des peaux de bananes sont lancés sur le terrain et toute l’illusion de l’intégration est brisée de la manière la plus brutale. C’est ce genre de paradoxe que j’étudie dans le travail. »
Omar Victor Diop: Liberty / Diaspora
Jusqu’au 8 Septembre, 2018
Autograph
Rivington Place, London EC2A 3BA