Olivo Barbieri –Dolomites Project 2010

Les “Dolomites” tirent leur nom du fameux minéralogiste français Déodat Gratet de Dolomieu qui le premier décrivit cette roche, la dolomite, qui donne cette forme et cette couleur caractéristiques à ces montagnes. En 2009, les Dolomites ont été classées au patrimoine historique de l’UNESCO. Vieilles de 250 millions d’années, les Dolomites du nord-est de l’Italie sont l’une des chaînes de montagne les plus sublimes au monde.

Pour le photographe italien Olivo Barbieri, doté d’un don pour tirer parti des bizarreries de la perception en photographie, les surfaces déchiquetées et criblées de trous des Dolomites représentent un sujet idéal.

Il les décrit non plus comme manifestations du sublime dans la nature, mais plutôt comme des entités merveilleuses colonisées par le commerce. “Les paysages maritimes, les grandes chutes d’eau, les montagnes et les villes historiques sont de fragiles parcs d’attractions”, déclare Barbieri ; “Le spectacle a virtuellement remplacé le sublime. Les vues offertes par les mégalopoles peuvent par leurs dimensions rivaliser avec la nature dans l’imagination humaine, en terme d’importance.” Dolomites Project invite le spectateur à s’émerveiller de la nature, en présentant ses prodiges sous l’angle persistant de l’artifice.

Barbieri fait de ces montagnes des formes en mouvement, presque vivantes, leur conférant quelque chose des miniatures de son précédent projet – qui a donné la monographie The Waterfall Project (2008). Comme ce travail le montrait, Barbieri semble penser qu’il est pratiquement impossible de rendre compte par la photographie de la majesté de la nature pour qu’elle nous éblouisse une nouvelle fois comme elle le faisait par le passé.