“J’ai atterri dans les premières soirées Acid House vers 1987-88 à Paris. J’avais 20 ans. Ce fut un véritable choc. Cette musique n’avait aucun équivalent dans ce que ma génération avait pu entendre jusque là »…La Galerie Intervalle présente jusqu’au 4 juillet prochain « They Came, They Party’d, They Left » réalisée par Olivier Degorce. Acteur et témoin de l’émergence des musiques électroniques, Olivier photographie compulsivement les fêtes des années 90. Il est un des premiers à documenter systématiquement ces soirées électrisées par des DJ’s encore très discrets, rarement placés sous les feux des projecteurs, parfois cachés parmi les « fêtards » dans des lieux secrets ou non autorisés. Les photographies, prises à la volée, avec un appareil argentique de poche, collent à cet esprit spontané des premières raves. Par des snapshots décadrés et parfois trash, par des photos-macros sensuelles de détails du corps, Olivier Degorce radiographie l’énergie volcanique et l’esprit utopique qui règnent encore à cette époque, avant la vague numérique, avant internet, avant la starification du DJ.
“J’ai atterri dans les premières soirées Acid House vers 1987-88 à Paris. J’avais 20 ans. Ce fut un véritable choc. Cette musique n’avait aucun équivalent dans ce que ma génération avait pu entendre jusque là. Quand le phénomène des raves s’est accentué, je suis allé en soirée toujours muni d’un appareil de poche. Prendre des photos était une façon de garder une trace de ces moments uniques. J’étais là au bon moment et certainement le seul à photographier de manière systématique. Collecter des portraits de personnes jouant des disques pressés seulement à 100 ou 500 exemplaires, des vinyles sans pochette, sans visuel, me fascinait. Il y avait vraiment un truc paradoxal dans le fait de faire ces photos parce qu’on était tous là incognito, autant le public que les Djs qui se moquaient bien d’être vus ou regardés. Ces fêtes étaient totalement underground, leur organisation interdite. Ces images ont été réalisées dans des endroits qui pour la plupart n’étaient pas dédiés à la fête (entrepôts désaffectés, friches industrielles, péniches, sous des ponts de Paris). Le côté “on vient comme on est” contrastait avec les apparats des tenues des boites de nuit alors en vigueur. Je suis rarement revenu d’une soirée avec plus de quinze photos, deux ou trois d’un DJ, parfois une seule. Aucune retouche numérique n’a été effectuée, ni aucun recadrage. Ces images sont montrées telles qu’elles ont été prises.”
Olivier Degorce
EXPOSITION
They Came, They Party’d, They Left
Olivier Degorce
Du 17 avril au 4 juillet 2015
Galerie Intervalle
12, rue Jouye-Rouve
75020 Paris
France
http://www.galerie-intervalle.com
http://www.olivierdegorce.fr
LIVRE
They Came, They Party’d, They Left
Olivier Degorce
Catalogue. 40p.
Edité à 100 ex. numérotés