Ce livre intitulé Cry Sadness into the Coming Rain (« Pleure, Tristesse, sous la pluie qui monte ») est l’hommage que Margaret Courtney-Clarke rend en images à son pays natal, la Namibie. Elle y montre les conditions de vie des Namibiens ordinaires, hommes et femmes contraints de mener tant bien que mal leurs vies dévastées. Revenue en Namibie en 2009 après avoir passé plusieurs dizaines d’années à l’étranger, la photographe a découvert un pays bouleversé, en proie aux dérives du développement à outrance. Le désert avait été profané et les zones rurales vidées, leurs habitants étant partis dans les villes en quête d’une vie meilleure. « J’avais des souvenirs très forts des années pendant lesquelles j’ai grandi aux abords du désert », se souvient-elle. « Je suis revenue pour explorer mon obsession pour ce lieu et assouvir la curiosité que j’ai toujours éprouvée pour la notion d’abri. »
Ces photos sont le fruit de ses voyages à travers 30 000 kilomètres de plaines poussiéreuses, de dunes de sable et de déserts de sel, dans les réserves, les endroits où elle a vécu et les lieux reclus et oubliés. Elles disent sa passion pour les entreprises et les échecs humains, pour ce milieu inhospitalier encore imprégné des traces de l’apartheid, mais aussi d’un certain espoir : « L’amour et la colère battent en elle », écrit le photographe sud-africain David Goldblatt dans sa préface. « La colère devant ces vies ralenties, devant l’espoir qui s’émousse et le désert profané, mais aussi devant sa propre fragilité, alors qu’il y aurait tant à dire, et surtout à aimer. »
Margaret Courtney-Clarke, Cry Sadness into the Coming Rain
Publié chez Steidl
75€