En documentant le monde occidental contemporain, j’ai commencé à réaliser l’absence générale de représentations visuelles des problèmes du troisième âge. Comme je commençais à m’intéresser à ce processus, j’ai rencontré Mady et Monette.
Monette et Mady sont de vraies jumelles. Elles ont vécu leur vie entière ensemble et sont, comme elles le disent, inséparables. Je les ai croisées pour la première fois dans les rues de Paris et j’ai tout de suite été fascinée par leurs tenues identiques et leur langage corporel synchronisé. Étranges et belles, elles se démarquaient nettement de la foule environnante. Comme j’avais du mal à en croire mes yeux, je me souviens m’être dit qu’elles n’étaient peut-être pas réelles.
Quand je les ai approchées, je n’ai pas été surprise de découvrir qu’elles finissaient souvent les phrases l’une de l’autre et qu’elles se référaient à elles-mêmes en utilisant « je » et non pas « nous ». Ni Mady ni Monette ne se sont mariées ni n’ont eu des enfants et elles ont toujours mangé le même genre de nourriture dans des proportions identiques.
Monette et Mady ne partagent pas seulement une relation proche en tant que sœurs ; en tant que couple, elles jouent, posent et dansent ensemble et la ville de Paris constitue leur décor. Lorsqu’elles sortent habillées différemment, les gens s’arrêtent et leur demandent pourquoi elles sont fâchées.
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Maja Daniels est une photographe suédoise basée à Londres. Les relations humaines sont au cœur de ses recherches photographiques. Son travail a été récompensé par le Taylor Wessing Portrait Prize au eu Sony World Photography awards 2012. Elle a exposé au Royal Academy of Arts, à la Photographers Gallery, et à la National Portrait Gallery de Londres ainsi qu’au festival Getxophoto de Bilbao.