J’avais crédité les clichés au nom de Norman Eales pendant plus de vingt ans sans jamais le rencontrer. Son élégant travail dans la mode était apparu dans de nombreux magazines – Queen, Vogue, Cosmopolitan, et bien d’autres. Ce n’est qu’en septembre dernier que j’ai appris les détails de sa vie de photographe, au vernissage d’une exposition rétrospective de son œuvre organisée à Londres. Il était né dans le East End en 1937 et apprit le métier à partir de 1953 dans un studio commercial. Il passa la décennie suivante à améliorer sa technique et à se construire une clientèle. Il travailla pour la première fois pour Vogue en 1964. Des modèles tels que Twiggy ou Jacqueline Bisset posèrent pour lui, et les rédacteurs de mode appréciaient ses images composées avec soin de corps rayonnant de vie. En 1966, il rencontra un américain nommé John Kelly, dont la beauté hors norme apparut à Eales comme la personnification du rêve américain.
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C’est seulement récemment que le nom de Norman Eales a été ajouté à la liste des photographes britanniques importants des années 60. C’est Eales qui découvrit le super-modèle Jean Shrimpton durant cette décennie. Et ce fut également lui qui, après s’être installé aux États-Unis, modela l’image de la Cosmogirl. Il mourut en 1989.