Photographe norvégien, auteur de nombreux ouvrages sur l’image, Morten Krogvold assure la direction artistique du festival Nordic Light depuis sa création. C’est avec enthousiasme qu’il a accepté de répondre à nos questions.
Le festival est né en 2006. Depuis, quels ont été les changements majeurs depuis ?
M. Krogvol : Quand nous avons commencé, nous n’avions aucune idée de ce qui nous attendait mais tout s’est amplifié. Pour la première édition, nous avions quelques grands noms – des photographes connus – ce qui nous a beaucoup aidé. Nous avons commencé avec James Nachtwey notamment. Aujourd’hui c’est plus facile de faire venir les meilleurs photographes du monde. C’est beaucoup de travail mais nous avons beaucoup de succès et nous en sommes très heureux.
Pourquoi avoir choisit de créer un festival de photographie à Kristiansund, plutôt que de choisir une ville comme Oslo par exemple ?
M. K : Très bonne question, ils m’ont tout simplement accueilli (rires). Kristiansund est une ville très agréable, située au bord de l’océan. Cela aurait été difficile de mettre en place un tel festival à Paris par exemple, c’est trop grand. Nous avions besoin d’un espace plus intime pour le festival. A Oslo vous pouvez avoir des conférences, mettre en place des expositions mais la nuit venue les gens rentrent chez eux. Ici, nous restons tous ensemble tout le temps. C’est un bel endroit, propice à créer une atmosphère.
Cette année, 25 photographes sont présentés. Comment avez-vous fait votre sélection ?
M. K : Nous essayons toujours d’avoir des photographes célèbres. Cela donne envie aux gens de venir, pour peut-être avoir l’occasion de les rencontrer une fois dans leur vie. Mais nous attachons aussi beaucoup d’importance aux jeunes photographes. Nous voulons des jeunes personnes mais aussi des plus âgées. Du classique et de la technologie. Des noms célèbres mais aussi des photographes émergents.
Y a-t-il des nouveautés pour cette édition ?
M. K : Cette année j’ai choisi d’exposer un nouveau talent, Einar Sira. C’est quelque chose que je ferais dorénavant chaque année. Ensuite, le festival Beyond Pixels traite de l’avenir de la Photographie face aux évolutions technologiques. Moi, je m’occupe plus de la partie classique. Mais, toujours est-il que la photographie n’est pas une question de technique, c’est un moyen d’expression de soi et de raconter des histoires.
Vous êtes en Norvège, qu’en est-il de la dimension scandinave du festival? Y-a-t’il beaucoup de photographes scandinaves qui se rendent à Nordic Light ?
M. K : Absolument ! Le niveau d’exigence est très élevé dans la photographie scandinave. Cela devient très populaire, beaucoup de gens travaillent dur et de jeunes gens intéréssés viennent. Je pense que la photographie n’a jamais été aussi populaire en Scandinavie. A Stockholm par exemple, le musée Fotografiska ouvert il y a trois ans seulement accueille près de 700 000 visiteurs par an ! C’est incroyable.
Propos recueillis par Juliette Deschodt
Vous pouvez lire l’interview dans son intégralité, dans la version anglaise du Journal.