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Noël le Boyer: A la découverte de la France

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Dans les compartiments de Chemin de Fer en France, dans les années qui ont suivi la deuxième guerre mondiale, il existait une exposition itinérante, accessible à tous et entièrement gratuite. Cette exposition proposait les plus beaux paysages de France. Il y avait quatre cadres, cerclés d’aluminium, et tous de la même dimension (22,7×30) dans chaque compartiment. Sur la sélection des régions, des sites et des monuments choisis nous savons peu de choses. Seulement pouvons-nous imaginer que ces images étaient là pour donner l’envie de voyager et de prendre à nouveau le train pour une autre direction. Cette initiative originale, et exclusive, de la SNCF a exercé une influence dans la mémoire collective des Français. Elle a également présenté aux voyageurs étrangers, une certaine image de la France, celle qu’ils étaient venus visiter précisément et qu’ils attendaient. Quelle chance pour ce photographe, d’avoir été retenu, et d’avoir pu montrer ainsi son travail ! Chaque tirage représentait une destination couverte par le réseau ferré, en majorité sans personnage, sauf lorsque celui-ci faisait partie intégrante du paysage par son métier ou sa relation avec des loisirs. Pourtant lorsqu’on s’approchait du cadre, si on pouvait lire le nom du lieu, de la région ou de l’édifice il n’y avait aucune mention du photographe. Un photographe anonyme donc… Ce qui nous donne à penser que ce projet artistique n’avait pas tout à fait pour but de faire découvrir le travail d’un auteur, mais se réduisait à une simple décoration, sorte de dépliant touristique à vocation commerciale. Cependant ce photographe a un nom il s’agit de Noël Le Boyer, né à Caen en 1883 où il y a fait également ses études. Plus tard installé à Paris, il travaille pour l’imprimeur-éditeur E. Le Deley en tant que dessinateur retoucheur, et pour lequel il réalise des séries de cartes postales. Autour de 1914 il devient collaborateur indépendant au journal l’Illustration. Les thèmes retenus seront la mode, l’artisanat français, la publicité, l’industrie, le tourisme. Il effectue également des reportages littéraires. Sa collection commence à s’étoffer. Pendant la Seconde Guerre il photographie Paris sous l’occupation et devient photographe pour la Croix-Rouge. Puis il effectuera de nombreux reportages pour la SNCF sur la reconstruction des voies de chemin de fer, la vie de l’entreprise et le tourisme ferroviaire. Il se sert notamment de ses archives personnelles. C’est un passionné d »architecture, des cathédrales (Notre-Dame de Paris), mais aussi des paysages de campagnes, ardent défenseur des trésors touristiques de la France, illustrateur pour de nombreux ouvrages, dépliants touristiques et revues (Paris Match, Plaisir de France, France-Magazine, la Vie Catholique, TCF). Le domaine religieux est présent également à travers les grands pèlerinages bretons et les Chemins de Compostelle. Amoureux de la nature et de la lumière il n’hésite pas à retoucher plusieurs fois un tirage, jusqu’à obtenir exactement l’effet voulu. A partir du même négatif il recadre, inverse ou va même jusqu’à repeindre un cliché. Il meurt à Paris en 1967 et laisse environs 30.000 clichés et autant de tirages.

A.F.

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