Adolescent, je passais des heures la nuit devant la télévision, zappant, recherchant films et courts-métrages mettant en scène des personnes de mon âge et traquant inlassablement les dérapages ou bien les instants pouvant laisser croire que quelque chose allait déraper. Le doigt sur mon appareil photo ou bien sur la touche RECORD de mon magnétoscope, je consignais toutes ces images, ou fragments vidéos pour constituer petit à petit un abécédaire de ce que je percevais alors comme l’essence de mon désir.
Plus tard, je m’équipais d’un petit caméscope qui allait progressivement devenir mon nouvel outil de prélèvement, mais cette fois cela allait être dans les personnes qui m’entouraient ou que je rencontrais plus ou moins furtivement qui j’allais traquer ces « dérapages ».
Attendant parfois de longs moments à l’affût du moindre geste, regard, de la moindre situation qui pourrait devenir une image d’une autre nature que ce qu’elle était réellement. Ces dérapages, ou prémices de dérapages. Ces incidents.
Nicolas Cabos
Nicolas Cabos, Les incidents, fait aussi l’objet d’un livre et d’une exposition. Signatures et vernissage le jeudi 15 septembre 2016 à partir de 18h à l’adresse suivante :
Atelier Les Rapides
19 rue des Frigos
Paris