Durant le spring break de Myrtle Beach il y a dix ans, Jen Davis décida de tourner son appareil vers elle-même. Mais lorsqu’on fait 1m64 et 130 kilos, ce n’est pas une chose aisée à réaliser. Assise sur une serviette sur une plage sablonneuse, en short et débardeur, entourée d’amis aux tenues plus révélatrices, elle actionna son appareil par le biais d’un câble dont le déclencheur était dissimulé sous son pied. « Au départ, je voulais voir ce que le monde extérieur percevait quand il me regardait », dit Mlle Davis, 33 ans.
Cette image, intitulée « Pressure Point », signa le début d’une série d’auto-portraits qui dresse la chronique intime de l’évolution de la relation de Jen Davis avec son corps. Souvent réalisées en lumière naturelle dans son appartement ou avec des amis, les photographies de Mlle Davis ont un aspect documentaire. Cependant, ce sont des moments mis en scène à partir de situations réelles. Dans « Maxwell Street », elle est en train de passer commande à un stand de saucisse polonais qu’elle avait l’habitude de fréquenter à la fac. Dans « Push-Up Bra », elle met un soutien-gorge turquoise après être sortie de sa douche. Mlle Davis a pris cette photo dans l’appartement d’un ami pour souligner à quel point elle se sentait mal à l’aise, d’avoir à se changer là.
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