Rechercher un article

New York: Sasha Wolf –par Stéphanie de Rougé

Preview

De sa première rencontre avec la photographie à l’ouverture de sa propre galerie…

Le père de Sasha réalise des spots publicitaires pour la télévision et lui enseigne la photographie. Elle réalise ses premiers clichés toute seule dès l’âge de 14 ans.
À l’âge de 15 ans, elle se voit offrir une monographie de Paul Strand (Aperture) et découvre le formalisme : « que vous puissiez photographier une partie d’une plante ou un morceau d’une machine et que ce soit de l’art ». C’est alors qu’elle comprend comment son travail s’intègre à ce courant : « c’est ce qui m’intéressait, donc j’étais très contente d’apprendre que c’était une forme d’art… que je pouvais tout transformer en formes graphiques. Et c’est encore ce que je fais et ce que j’aime maintenant. »
Elle étudie la photographie et l’écriture au lycée et dans une école d’art (Purchase, dans l’État de New York) dont elle sort diplômée en 1987. Elle se tourne alors vers la réalisation. Son court-métrage « Joe » est sélectionné au festival de Cannes en 1997. « Cela ressemblait vraiment à une série de photographies mises bout à bout. »
En 2002, elle demande à son ami de longue date Peter Kayafas si elle peut s’occuper de vendre son travail. Elle s’y essaye et cela fonctionne suffisamment bien pour qu’elle devienne marchand d’art et ouvre son propre espace à Tribeca en 2007.
Sasha aime quand les choses sont simples et solides, dans le travail qu’elle produit en tant que photographe et que réalisatrice mais aussi quand elle réfléchit à la philosophie de la galerie, à ses installations, ou aux expositions qu’elle y organise et aux artistes qu’elle y promeut. Elle accorde une grande importance au fait « que cela vaille la peine pour les gens de prendre un moment de leur journée pour voir son travail ou celui de ses artistes ».

Un bon souvenir…

La première exposition qu’elle a organisée pour Paul McDonough. Elle pense depuis toujours que c’est l’un des plus grands photographes de rue de tous les temps et a été vraiment heureuse de pouvoir lui offrir sa première exposition dans une galerie de New York. « Le show était fabuleux, nous avions travaillé très dur pour le mettre au point – Paul était tellement content – il a eu une très bonne critique dans le New Yorker – c’était une très bonne expérience ! »
Elle ajoute que c’est toujours très émouvant de voir ses artistes découvrir leurs propres expositions juste après leur installation ou de pouvoir assister au moment précieux où quelqu’un entre dans sa galerie et éprouve quelque chose de fort pour une des pièces présentées.

Un mauvais souvenir…

La récession. Elle a commencé en 2008 juste après qu’elle ait ouvert son espace et elle se rappelle comme cela a été dur : « nous avons eu beaucoup de nuits sans sommeil, cela donnait l’impression que la ville était figée, après que Lehman Brothers soit tombé, nous ne savions pas si nous entrions dans une nouvelle Grande Dépression. C’était terrifiant. »

Une photographie qui a une importance spéciale dans sa vie…

Eleanor and Barbara (On Bed), 1954 de Harry Callahan 
Sasha affirme qu’Harry Callahan est sans conteste le photographe qui l’a le plus influencée. Elle dit de toutes ses photographies de sa femme Eleanor qu’elles ont cette touche formaliste qui leur fait dépasser la dimension d’un portrait banal.
« Au début vous aimez la photographie mais bientôt vous aimez la personne qui est représentée, ce qui constitue un talent unique. »

Sur le mur de sa chambre.

2 petites impressions anonymes datant des années 50 – l’une représente deux silhouettes jouant au baseball, et l’autre
l’enseigne d’un vieux motel.
Central Park couple with baby in newspaper 1978 de Paul McDonough.
Une nature morte en noir et blanc qu’elle a réalisée au Nouveau Mexique.
Havanna, Cuba, 2001 de Peter Kayafas.
Quelques Milton Rogovin.

Stéphanie de Rougé

Merci de vous connecter ou de créer un compte pour lire la suite et accéder aux autres photos.

Installer notre WebApp sur iPhone
Installer notre WebApp sur Android