On connaît la fascination de Sally Mann pour les traumatismes corporels, la fragilité de la vie et toute filiation à la mort. Depuis le début de son œuvre, son regard s’est toujours tourné vers les autres : son mari Larry, ses enfants Emmett, Jessie et Virginia, des corps d’anonymes en décomposition en particulier. Dans Upon Reflection, sa dernière exposition, elle a choisi sa propre personne comme sujet photographique. En 2006, Sally Mann est victime d’un accident de cheval en montagne, qu’elle décrit comme un traumatisme psychologique mais aussi corporel, son activité s’étant réduite pendant plusieurs mois. Elle réalise alors pendant une année une série de 200 autoportraits – de visage et de torse principalement – en guise de thérapie artistique. Des images noir et blanc au style dont elle a le secret, entre abstractions et formes sculpturales, très contrastées et d’une grande finesse. Un style propre au procédé ancestral du collodion humide qui veut que les images soient développées sur des plaques de verres. Même si certains de ces autoportraits figurent déjà dans The Flesh and The Spirit, le dernier ouvrage de Sally Mann, l’exposition de la galerie Edwynn Houk présente un bel intérêt. Celui d’apprivoiser ces intrigants regards et morceaux de peau et d’en deviner les détails et subtilités.
Jonas Cuénin
Sally Mann, Upon Reflection
Du 13 septembre au 3 novembre 2012
Edwynn Houk Gallery
745 5th Avenue #407
New York, NY 10151
USA
(212) 750-7070