Le Guggenheim Museum de New York présente jusqu’au 8 octobre 2012 une rétrospective de l’artiste néerlandaise Rineke Dijkstra. Sont à parcourir soixante dix photographies ainsi que cinq installations vidéo qui retracent son œuvre essentiellement composée de portraits de front.
Rineke Dijkstra aime la fragilité. Celle, naturelle, que l’on peut immortaliser à la volée tout comme celle, plus artificielle, que l’on peut provoquer avec un appareil photographique. En faisant de la vulnérabilité sa marque de fabrique, elle a suivi, comme d’autres artistes, le courant d’un genre contemporain de portrait. Un portrait à la pose formelle, au cadrage simple, de front, souvent avec une perspective assez basse, assurant au sujet une présence certaine. Un portrait où le photographe prend autant de place dans les émotions que le modèle, où l’échange n’est plus déséquilibré. Ceux de Rineke Dijkstra cherchent la subtilité émotionnelle, la gravité et la pureté.
Dès ses débuts, elle se tourne naturellement vers les enfants, les adolescents et les jeunes adultes. Dans sa plus célèbre série, Beach Portraits (1992-1998), elle fait poser de jeunes baigneurs sur les plages américaines, polonaises ou ukrainiennes. Ses photographies, tirées en grand format, précises et détaillées, rappellent la peinture néerlandaise du XVIIe siècle. On retrouve alors la même énergie dans ses séries montrant de jeunes mères peu après l’accouchement ou des toreros peu après leur sortie d’arène. Une énergie qui tient alors à l’apathie de ses sujets. D’une intimité touchante, les images de Rineke Dijkstra peuvent provoquer un certain déconfort mais montrent toujours l’être humain sous un naturel saisissant.
Jonas Cuénin
Rineke Dijkstra, A rétrospective
Jusqu’au 8 octobre 2012
Guggenheim Museum de New York
1071 5th Avenue
New York, NY 10128 – USA