La photographie et le nu ont toujours fait corps. Et ce dès l’invention du medium peu avant le milieu du XIXe siècle. Le nu n’est pas qu’un genre photographique ; par toute représentation de son corps, l’être humain a constamment cherché à provoquer le désir ou susciter le plaisir de l’esthétique, vénérer ses héros, mystifier son existence et poser un débat sur sa sexualité, son identité culturelle et les codes de sa beauté. A New York, l’exposition du Metropolitan Museum rend compte de l’évolution de cette pratique dans l’histoire de la photographie en exposant environ 90 images exhumées de leur extraordinaire patrimoine. Dans l’étroite Howard Gilman Gallery trône donc une sélection de photographies réalisées en Europe et aux Etats-Unis entre 1850 et aujourd’hui, parmi lesquelles figurent des œuvres des célèbres Nadar, Muybridge, Brassaï, Arbus, Weston ou Mapplethorpe. Des clichés qui privilégient le naturel, les poses formelles ou cocasses, les atmosphères particulières et les cadrages serrés sur certaines parties du corps. Dans une ère où le nu peut facilement devenir synonyme de vulgarité, il est bon de se rappeler qu’il peut aussi, sans un style surfait, s’insérer dans les grandes lignes de la poésie.
Naked Before the Camera
Jusqu’au 9 septembre 2012
MET de New York,
Galerie 852
6 East 82nd Street
Manhattan, NY 10028
T : (212) 731-1400