Luminance : Day 1
L’hébergeur de portfolios Photoshelter organisait les 12 et 13 septembre dernier une conférence sur les liens entre photographie, technologie et le commerce. Au menu chaque jour, une douzaine d’intervenants venus répondre à diverses questions attachées à ces thèmes et partager leur expérience. Peut-on encore faire confiance aux images ? Qu’est ce que la photographie sociale ? Quel est le réel pouvoir de l’image ?
Sur le papier, il était légitime de se réjouir d’un tel évènement. Pourtant, en confiant la parole à plusieurs représentants de sociétés développant les nouvelles technologies, le débat est quelque peu tombé dans la promotion. En compagnie de plusieurs photographes, se sont succédés les ambassadeurs de Facebook, Hipstamatic, pour les plus connus, ainsi que Fourandsix, qui se veut garant de l’authenticité d’une image ou encore Blurb Books, développeur de livres numériques.
On était d’abord forcé de se rappeler que la retouche et la manipulation d’images ont toujours été des pratiques présente en photographie malgré leur fort développement ces dernières années. Développement qui, cumulé aux nouvelles technologies, peut semer le doute chez l’œil humain mais aussi favoriser l’imagination et la création. Doit-on se méfier de la retouche sur Photoshop ? On serait tenté de répondre : seulement si elle altère la réalité d’une image sensée la retranscrire, au sens du photojournalisme par exemple.
Si l’observation n’est pas notre fort, on aura appris que plus de la moitié des échanges générés sur Facebook concernent des images. Egalement que le livre numérique, disponible par exemple sur tablette numérique, est un outil formidable pour publier une œuvre à moindre coût ou la diffuser rapidement, malgré une dépense énergétique supérieure au livre classique. Bien sûr, que notre mode de communication devient de plus en plus visuel. Surtout, que le créateur de la populaire application pour iPhone Hipstamatic est un homme très intelligent ; sachant jouer avec le sentiment de nostalgie (cadre carré, filtres saturés et contrastés etc) et capable de prononcer des slogans du type : « Oubliez la perfection, retour au ‘fun’ ».
De ces présentations d’une trentaine de minute, on aura sûrement préféré le témoignage de ceux qui créent les images. Celui, par exemple, de l’astronaute Donald Pettit, qui prends régulièrement des images dans et de l’espace, de l’intérieur des navettes, de la Terre à travers les vitres, de mosaïques de lumières terrestres etc. Celui du portraitiste Peter Yang ou aussi de la photographe Barbara Davidson, Prix Pulitzer 2011 pour un reportage sur les victimes de guerres des gangs à Los Angeles, qui aura parlé de l’importance de la photographie documentaire.
Finalement, ce qui aura manqué à ce premier jour de conférence est un réel débat sur l’influence de la technologie sur la façon de photographier, qu’on soit amateur ou professionnel. Un débat qui aborderait l’évolution des styles et pratiques mais surtout du regard des preneurs d’images sur le monde, sur l’existence, sur soi et surtout sur les autres. Mais là n’était peut-être pas la question.
Jonas Cuénin
Luminance, The intersection of business, technology, culture and photography
12-13 Septembre, 2012
BMCC Tribeca Performing Arts Center
199 Chambers St.
New York, NY 10007