Ceci est notre contribution à l’actualité. Cette photo nous a été envoyée par le photographe et expert photographique Peter Jones, c’est celle d’un de ses amis prise au plus fort de la tempête Sandy, le texte lui, est de Jason Farago qui relate les méfaits de la tempête du siècle sur certaines galeries photo de Chelsea. La moitié de l’équipe rédactionnel new-yorkaise du Journal est toujours sans électricité.
Jean-Jacques Naudet
L’ouragan Sandy a emmené à New York beaucoup plus de vent que de pluie, et les dommages les plus importants ont été constatés près de l’océan Atlantique, dans le détroit de Long Island, et sur les pourtours des deux rivières. Nous savions tous quels quartiers affrontaient les dangers les plus graves – Battery Park, Red Hook, Rockaway – mais ce n’est que tard la nuit dernière, à l’abri chez moi, que j’ai réalisé que l’ouragan menaçait également les galeries d’art de la ville, rassemblées ensemble dans Chelsea, à un block de l’Hudson. J’y suis allé ce matin. L’eau était redescendue (la 21ème rue était calme dans l’ensemble aujourd’hui), mais il n’y a toujours pas de courant et les dégâts sont considérables. Tous les architectes célèbres auxquels vous pouvez penser ont redessiné un de ces espaces, mais ceux-ci n’étaient pas faits pour supporter ce genre de conditions climatiques. Ce sont de petits entrepôts pour la plupart, avec des portes de garage en guise d’entrées. L’ouragan a voilé bon nombre de ces portes : j’ai vu l’équipe d’une des galeries essayer de forcer l’ouverture d’un de ces volets métalliques avec un pied-de-biche.
Chez Gagosian, sur la 21ème, l’eau est arrivée au niveau de la taille ; ils gardent les pièces de premier plan dans un autre lieu, mais à travers l’entrée, j’ai pu voir un Henry Moore sur un présentoir assez haut pour échapper à l’inondation. L’eau semble avoir eu les mêmes effets chez Gladstone – où une exposition de Thomas Hirschhorn sur le naufrage du Costa Concordia venait juste de fermer. La galerie 303 a vu sa porte en verre détruite, et un mur entier céder. Les plus gros dommages ont touché la 19ème rue, où l’on trouve, entre autres, la galerie David Zwirner. La nuit dernière, la 19ème était une rivière, et aujourd’hui, j’ai vu quatre photographies de James Welling toujours accrochées à un mur blanc immaculé par ailleurs recouvert de boue jusqu’à hauteur de regard. La vraie question est de savoir ce qui se trouvait en réserve ou dans la cave.
LIre l’intégralité du texte Jason Farago de dans la version anglaise du Journal.