Cette exposition incluant des photographies de Bruce Davidson, Ersnt Haas, Saul Leiter ou encore Helen Levitt retrace en couleur les époques que New York a connu. Sans toucher au noir et blanc, ces clichés livrent une vision tout aussi romantique.
New York est une ville que le monochrome a rendu douce. La couleur, quant à elle, a souvent contribué à restaurer l’extravagance qui règne dans ses rues. Ce n’est qu’à partir des années 50 qu’elle quitte les studios de mode, de publicité ou l’amateurisme pour devenir légitime chez les artistes, qui exprimaient jusque là leur réticence. Ceux là même qui par la suite l’ont finalement adoptée et fait descendre dans la rue, comme William Eggleston, l’un de ses fervents partisans ayant grandement contribué à sa reconnaissance. L’exposition New York in Color, à la Howard Greenberg Gallery, montre aujourd’hui qu’il est aussi possible d’envisager la poésie en bleu, jaune ou rouge.
Entre les murs du nouvel espace, on y trouvera des clichés ultra célèbres, comme celui signé Klein de cette élégante femme, Antonia, sortant d’un taxi jaune ou celui des Young Velvets par Norman Parkinson. On se laissera surprendre par d’autres photographes plus contemporains, tel que Nina Berman ou le jeune Amani Willett, dont les scènes new-yorkaises aiment le mouvement et l’équilibre de composition. Chez Joel Meyerowitz, New York est une ville qui fumera toujours, contrairement à ses actuels habitants, qui le temps de cette image, se laissent emporter dans un nuage de vapeur blanche. Qu’elle soit ici approchée de façon saturée, en douceur ou en élément d’une composition graphique, la couleur fait figure de dénominateur commun, peu importe le style ou l’époque. Quarante deux photos donnent une étrange impression de repos, dans une ville qui n’en laisse pas.
Jonas Cuénin
New York in Color
Jusqu’au 17 mars la Howard Greenberg Gallery
41 East 57th Street
New York, NY 10022
(212) 334-0010
