A l’occasion de la sortie de son livre « Time and Tide, photographs from Praia Piquinia » (Chronicle Books, printemps 2013), Christian Chaize présente à la Galerie de Jen Bekman à New York des images de la série Praia Piquinia ainsi qu’une image de sa nouvelle série « La lune« .
La Lune
La Série Praia Piquinia a vu le jour il y a neuf ans et elle poursuit et poursuivra son évolution. Elle est le fruit de ce besoin que j’ai d’observer et de photographier ce lieu à différents moments de l’année et de la journée. En toute logique, j’ai fait aussi plusieurs images de Praia Piquinia la nuit. Et bien sûr, je ne pouvais réaliser ces photographies que lorsque la lune était là. Et dès le premier instant où j’ai essayé de faire ces photographies, un nouveau besoin m’envahit, sourd et impératif : Montrer la lune en grand, si grand que l’on puisse se noyer dedans,… ou s’y retrouver si l’on prend un peu de recul…
Nous connaissons bien la lune, à travers les contes, le cinéma, des photographies de la NASA, des livres scolaires, des télescopes installés au fond du jardin, les planétariums… Mais le mieux, c’est de lever la tête pour la regarder. Elle est toujours là, à sa place, familière, dans l’espace, au cœur des légendes, au cœur de notre vie quotidienne. En tout cas, comme Praia Piquinia ou bien d’autres choses que nous considérons comme acquises, je voulais la voir avec un regard neuf. Je voulais la voir dans ces moindres détails. Et je voulais la montrer dans son immensité.
La route a été longue, pavée d’obstacles : recherches et visites d’observatoires, expérimentations avec des télescopes, des lentilles et des appareils divers et variés, allant même jusqu’à fabriquer des systèmes pour adapter certains appareils photos… : je me demandais même si mon projet ne serait pas qu’une présentation de tous mes échecs….
Mais le sujet est loin et mes recherches et ma patience ont eu raison, un peu, de la distance. Plus d’un an après, j’ai finalement réussi par un assemblage de plus de 4 500 photographies à montrer la lune comme je l’imaginais : une image de deux mètres de large. Techniquement, j’ai atteint la limite de ce qu’il est possible de photographier aujourd’hui depuis la terre, limite fixée par l’atmosphère terrestre. En effet, plus on se rapproche optiquement de la lune, plus les perturbations terrestres dégradent l’image. Si l’on considère que la lune peut dans certaines représentations s’assimiler à l’idéal féminin, qu’en est-il dans ce cas des perturbations terrestres ….?
A final, grâce au cadrage, la lune ne flotte plus vraiment dans l’espace mais devient elle-même l’espace. Et de se perdre, ou de se retrouver….
Christian Chaize
Christian Chaize: Time and Tide
Du 27 avril au 16 juin 2013
Jen Bekman
6 Spring Street
10012 New York
USA
Tel: 212.219.0166
[email protected]