Motherland, magazine sur la culture indienne lancé en 2010 par l’agence de publicité Wieden + Kennedy de Delhi, est un support de diffusion majeur pour la photographie contemporaine indienne.
Entretien avec la rédactrice en chef du magazine Annette Ekin.
Comment définiriez-vous Motherland ?
A.E : Motherland est un magazine trimestriel consacré à la culture populaire indienne. A chaque numéro correspond un thème : les prisons, la fête, les états du Nord-Est de l’Inde ou les fantômes, comme dans le numéro qui vient de paraître.
Nous proposons pour chaque numéro une quinzaine de reportages textes et images, deux reportages photos et accordons une grande place à l’illustration et à l’infographie. Notre tirage est d’environ 15 000 exemplaires par numéro.
Pourquoi avoir créé Motherland ?
A.E : parce que ce type de magazine n’existe pas en Inde ! Nous avons voulu créer un support qui témoigne de la richesse et de la diversité de la culture populaire indienne. Comme cette culture est extrêmement vivante, nous faisons appel à une jeune génération de journalistes, d’écrivains, de photographes ou d’illustrateurs pour la décrypter et l’illustrer. Ce qui nous intéresse, c’est de faire partager aux lecteurs une multitude de points de vue sur un sujet donné.
Comment choisissez-vous les séries de photos présentées dans Motherland ?
A.E : Le photographe Bharat Sikka est responsable de la photographie pour Motherland. Par exemple pour notre dernier numéro intitulé Ghost Stories, il a sélectionné une série de photos noir et blanc inédites de Dileep Prakash. Ce photographe nous fait découvrir les bungalows de l’Himalaya et du Bengal occidental dans lesquels, il passait, enfant, ses vacances. Des habitations perdues dans la montagne dont certaines sont restées tel qu’elles avaient été construites par les britanniques aux XIXe et XXe siècles. Des bungalows le plus souvent sans électricité ni eau courante remplis des bruits de la forêt et d’histoires de revenants.
Quels sont les projets de Motherland ?
A.E : Nous travaillons à une version pour Ipad ce qui permettra d’élargir notre lectorat.
Sybile Girault