Notre parcours photographique dans la capitale indienne nous conduit au siège de Wieden + Kennedy, une des meilleures agences de publicité du pays. Rencontre avec ses deux dirigeants Mohit Jayal et V. Sunil dans leurs nouveaux locaux situés près du mall de Sakhet, au sud de la ville.
Pouvez-vous nous décrire la manière dont vous travaillez avec les photographes sur vos grands comptes ?
M. Jayal & V. Sunil : Le photographe Bharat Sikka est responsable de la photographie à l’agence. Il réalise également une grande partie des films publicitaires pour nos clients. Il choisit les photographes freelance avec lesquels il souhaite collaborer. Nous cherchons à créer une identité forte pour les marques que nous conseillons, la photographie y participe pleinement.
Comment construisez-vous l’image des marques avec lesquelles vous travaillez ?
M.J & V.S : Pour nos clients comme Royal Enfield, la célèbre marque de motos indienne, Forest Essentials, une marque de cosmétiques ayurvédiques ou encore la chaîne d’hôtels de luxe Oberoi, nous puisons notre inspiration dans la culture indienne. Dans La grande culture, celle des paysages ou du patrimoine architectural indien comme dans une culture beaucoup plus populaire, ancrée dans la vie quotidienne des indiens.
C’est un parti-pris qui va à l’encontre d’un puissant mouvement d’uniformisation des marques ici en Inde. Et ce qui rend notre travail avec ces marques passionnant, c’est qu’elles sont présentes sur le marché indien, ce sont des marques made in India par essence, mais elles sont également présentes à l’étranger.
Avec votre magazine Motherland, dont nous avons déjà parlé ici, les expositions et les projets artistiques que vous soutenez, vous êtes un acteur culturel actif en Inde. Pouvez-vous nous parlez de cet engagement
M.J & V.S : Vous savez, il y a encore peu de lieux et de supports de diffusion culturels en Inde. Il n’existe pas comme en Europe des institutions publiques qui soutiennent l’art et en Inde, ce sont donc des acteurs privés comme nous qui accompagnent des projets et des artistes.
Comme je vous l’ai dit, la culture populaire, celle de la rue, des petites villes indiennes, les spécificités culturelles locales : la cuisine, les loisirs, les rites … très présentes en Inde nous intéressent. Nous soutenons des expositions ou des publications qui visent à mieux la faire connaître. Notre dernier événement : Outside India, une exposition et un livre de Robert E. D’Souza sur la manière dont la globalisation agit en Inde et ce, à l’échelle du quartier dans lequel sont installés nos nouveaux bureaux.
