Pour la première fois en 2011, un festival photo voyait le jour en Inde. Retour sur le succès de la première édition et perspective pour 2013 avec son directeur Prashant Panjiar.
La première édition du Delhi Photo Festival a été un réel succès. Quelles en sont les raisons ?
P. Panjiar : Le succès est double.
D’abord, il a touché un public qui n’a pas l’habitude de voir de la photographie ou même de l’art en général. Le fait d’organiser le festival dans un espace ouvert, l’Habitat Centre qui est le centre de conférences de Delhi, a permis d’ouvrir la photographie au plus grand nombre. Faire sortir la photographie des galeries et des musées est un des objectifs majeurs du festival.
L’autre succès c’est la présence de 75 photographes (35 photographes indiens, 40 étrangers) et 94 expositions et slideshows. D’emblée, le festival a une couverture internationale tout en permettant aux photographes indiens d’être exposés. Le manque de structures, de musées, d’écoles… dédiés à la photographie ne favorise pas les rencontres entre photographes en Inde. La semaine d’ouverture a créé un espace d’échanges au sein de notre communauté qui n’existait pas ou très peu jusqu’à maintenant. Voir des photographes internationalement reconnus comme Dayanita Singh discuter avec de jeunes photographes, c’est encore une chose rare en Inde !
Et pour l’édition en 2013, quelles nouveautés ?
P.P : L’édition 2013 (du 27 septembre au 11 octobre 2013) sera placée sous le signe de la grâce, thème retenu en l’honneur de Prabuddha Dasgupta. Cet ami, très grand photographe de mode est décédé brutalement en août 2012. Il était un des plus fervents supporters du festival et nous souhaitons lui rendre hommage. L’appel à candidature est lancé ce mois-ci.
Nous proposons aux galeries et aux centres culturels de s’associer au festival en programmant des expositions de photographies en septembre et octobre. Nous souhaitons que Delhi vive à l’heure de la photo pendant quelques semaines.
Nous allons également lancer la première monographie de photographe éditée par Nazar Foundation, la structure qui organise le festival. Nous voulons mieux faire connaître le travail de certains photographes et leur donner plus de visibilité. Les monographies sous forme de livres seront là pour remplir cette mission.