Lancé en 2011 par le musée de l’Elysée, la revue Else paraît deux fois par an, en juin et en novembre, et propose une quinzaine de séries habillées par quelques textes, souvent courts. Une place de choix pour l’image. Collectionneurs, artistes et découvreurs partagent ses pages où cohabitent toutes les photographies : de l’artistique au vernaculaire, de l’historique au contemporain. Ainsi Sam Stourdzé aime-t-il à dire qu’Else s’intéresse à « l’autre photographie » : « Une photographie qui ne s’appréhende pas seulement pour elle-même, mais se manifeste en séries, en collections, regroupées par le regard du photographe, de l’artiste, du critique, du commissaire, du collectionneur. En rupture avec le culte de la belle image, avec une histoire de la photographie façonnée sur la histoire des beaux-arts, une histoire des chefs-d’œuvre, Else c’est le magazine des approches obsessionnelles, de l’image pauvre, de l’image travestie, de l’image détournée, appropriée, réappropriée. »
Aux croisements de la banalité, de l’étrange et du quotidien, Else se veut un laboratoire visuel, une tentative de faire parler les images. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le magazine a un touché différent. A commencer par la couverture, souvent toute en suggestion ou portée sur l’énigme. Même son de cloche dans les pages intérieures où l’accent est mis sur l’intrigue : séries peu connues de photographes célèbres, histoires contemporaines brutes et parfois très intimes, projets sociaux culturels aux images décapantes. Citons les Singapore Portraits de Martin Parr, parus dans le numéro 4, les autoportraits de Man Ray (numéro 3), une série de photographies anonymes intitulée Puritan Porn, une étude du port d’armes aux Etats-Unis au travers d’images facétieuses (Type A, Trigger) ou encore un travail sur l’anorexie signé Laia Abril et présenté par Joan Fontcuberta. Presque par évidence, chaque numéro est introduit par un éditorial où Sam Stourdzé propose questionnement et analyses en profondeur. Ainsi écrit-il en préambule du numéro 4 : « Il y a quelques décennies déjà, la photographie suscitait la polémique en affirmant que regarder c’est créer, mais, aujourd’hui, identifier, s’approprier, voir, c’est aussi créer. Ainsi se définit la dialectique elsienne qui, numéro après numéro, consacre, à côté de ceux qui font, le regard de ceux qui voient. »
ELSE MAGAZINE
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