La longue relation que le photographe australien Murray Fredericks entretient avec le Lake Eyre, où il a débuté en 2003 sa série la plus récente, Vanity (actuellement visible à la Galerie Hamiltons de Londres), compte à ce jour vingt voyages au centre du lac au cours desquels il a photographié ce paysage vaste et infini pendant des séjours de plusieurs semaines. Fredericks ne cherche pas à représenter de façon documentaire les formes littérales, mais voit dans le paysage un médium en soi qui, représenté dans une photographie, a le potentiel de transmettre la nature émotionnelle de son expérience et de sa relation au lac.
Son projet est né de sa première visite dans un lac salé, en 2001, lorsqu’il a quitté son campement pour marcher au hasard tard dans la nuit, avant de s’arrêter pour un moment. Seul, dans l’obscurité, il a pris conscience que la frontière entre le corps physique et l’environnement dans lequel il se trouvait semblait s’adoucir, devenir plus trouble. Fredericks a éprouvé une sensation de calme non familière, puissante, qui l’a soulagé des angoisses omniprésentes inhérentes à la condition humaine. A cet instant, il s’est senti lié à quelque chose qui semblait exister au-delà de son esprit conscient. Il a gardé le souvenir de cette expérience, qui définit sa poursuite de l’imagerie paysagère.
Murray Fredericks, Salt : Vanity
Du 28 avril au 14 juin 2017
Hamiltons Gallery
13 Carlos Pl, Mayfair
Londres W1K2EU
Royaume Uni
