La « galerie de la photographie classique » vient d’être inaugurée avec une exposition consacrée à l’école d’Ansel Adams (1902-1984). La galerie aussi bien que l’exposition en imposent, tant par la qualité que par leur échelle. Ce nouveau lieu, qui comprend un laboratoire argentique dernier cri, une collection unique en Russie d’appareils de collection et un centre de formation, occupe deux étages. C’est le plus grand espace privé du pays entièrement dédié à la photographie. En 120 photographies le commissaire a réuni les clichés les plus impressionnants d’Ansel Adams et de ses sept principaux disciples: John Wimberly, Jody Forster, John Sexton, Alan Ross, Bob Kolbrener, Jack Nixon et Clyde Butcher.
La méthode d’Adams se résume ainsi : des appareils de gros calibre, du grand angle, du tirage manuel en noir et blanc, et une composition classique du cadre. Avec un résultat éblouissant en terme de profondeur de champ, de netteté, de clarté et de résolution. Ces huit photographes durs à cuire n’hésitaient pas à embarquer un matériel lourd dans la nature sauvage, dans les montagnes ou les déserts. Nous avons droit aux Rocheuses, au Yosemite National Park, aux Grand Canyon, mais aussi au Népal (Jody Forster).
Alan Ross montre une Vallée de la Mort extraordinairement nuancée (Crater and sky, 1984). Le quasi autodidacte Bob Kolbrener souligne le contraste incroyable entre un rocher aux airs de tour noire émergent de la brume et surplombant une prairie à la tendresse infinie (Raising Fog – Devil Tower, 1998). Clyde Butcher est l’homme du liquide. Il parcours les marais à la recherche des rencontres les plus incongrues entre le plan d’eau et le monde végétal avec d’immenses tirages atteignant les 200cm de largeur (Amelia Island, 1989). Et toujours avec un piqué foudroyant. Jeff Nixon aime lui les longues, très longues pauses qui tranforment les eaux agitées en brume et donnent à tout paysage une dimension hors du temps ou extrêmement ancienne (Lover point, rain and mist). John Wimberley est celui qui prend le plus de liberté avec les paysages pour leur donner des aspects tantôt surnaturel (Coyote Hills, 1975), macabre (The Black Shadow, 1980), ou parfaitement abstrait (Racetrack Valley, 1981).
Emmanuel Grynszpan
La photographie de paysage américaine
Jusqu’au 15 juin 2011
Galerie de photographie classique
23 Savvinskaya Naberezhnaya, Bldg. 1.
Moscow
+7 495-510-7714,