Lewis Baltz est mort hier le 22 novembre 2014. Ça a été une nouvelle terrible pour moi. Il venait juste d’avoir 69 ans. Cette interview est probablement sa dernière ; c’est certainement la plus complète que je connaisse. J’ai rencontré Lewis a un “after” de soirée d’ouverture il y a dix-huit ans à Paris, où nous avons tous les établi notre résidence. Nous sommes devenus amis, mais il n’était pas du genre à parler de lui ou de son travail, que j’admirais. Nous parlions surtout d’art, de livres, de politique, de la vie à Paris, des sujets du jour. C’était un lecteur vorace et intelligent, et nous échangions régulièrement des livres à un taux d’à peu près trois pour un, les siens pour le mien. La première fois que nous avons parlé de son travail, c’était en 2000, lorsqu’il m’a demandé d’écrire la monographie Phaidon 55 sur son travail, qui est sortie peu de temps après. J’avais vu son travail au début des années 80 à la Leo Castelli Gallery à New York, où je vivais — des photographies intenses et nues en noir et blanc, que j’adorais alors et que j’aime toujours. Ses travaux en couleur conservaient une intensité similaire, façonnés avec plus de critique socio-politique. Ici, il parle de tout : du fait de grandir dans une Californie du Sud républicaine ; de prendre des photos à 12 ans ; d’être inspiré par Edward Weston ; des années 60 ; du New Topographics ; du changement vers la couleur dans les années 80 ; de l’art et de la technologie ; de l’Europe et de ses récentes rétrospectives dans des musées. Il me manquera et j’ai eu la chance d’avoir eu ces conversations avec lui.
— Jeff Rian,
Paris, le 23 novembre 2014.