La première exposition solo de la photographe portugaise Mónica de Miranda tire son titre de l’Hôtel Panorama à Luanda (Angola), mais renvoie aussi aux notions de propriété et de pouvoir qu’implique l’élaboration de vues de paysages. L’œuvre photographique de Miranda montre le passé et le présent de l’Angola tels qu’en témoigne la géographie architecturale du pays : les hôtels, les piscines, les cinémas et les immeubles modernistes du milieu du siècle qui servaient autrefois de monuments dédiés au loisir colonial ont été abandonnés et réhabilités. Ces espaces urbains témoignent de l’histoire troublée du pays, de la colonisation, la décolonisation, la guerre civile, la gentrification, la mondialisation.
Deux jumelles occupent ces différents paysages, personnages qui évoquent la multiplicité des êtres, ou le reflet d’un être par un autre, révélant la dualité inhérente à l’expérience de la migration et de la diaspora. Un sentiment de nostalgie et d’aliénation mêlées s’exprime dans ces images d’espaces à la fois domestiques et publics, dans et autour de la capitale de Louanda, mais aussi à Malanje, ville à l’Est de Luanda où la mère de l’artiste a grandi. Ces photos saisissent la triste dichotomie entre tendresse et distance qui entre en jeu dans la façon dont nous sommes rattachés aux lieux par des liens ancestraux et historiques forts.
Les images de Miranda deviennent des installations panoramiques captivantes qui évoquent l’idée que notre position en tant que sujet peut influencer notre perception des espaces physiques, à la fois architecturaux et naturels. L’artiste intervient également sur la surface de ses photographies avec de la cire et des pigments qui viennent enrichir leur texture et leur couleur et rappellent le processus de préservation – nous ressentons dans ces matériaux la relation entre mémoire et histoire, et la façon dont la mémoire colore l’histoire et œuvre à la maintenir en vie.
Mónica de Miranda, Panorama
Du 19 mai au 13 juillet 2017
26 Barrett St, Marylebone
Londres W1U 1BG
Royaume Uni
