« Ce que j’ai aimé à Paris photo » revient à choisir parmi des milliers d’images celles qui ne m’ont pas lâchées, m’ont poursuivies un peu plus loin que la nef du grand palais. Quel bonheur de se promener dans un lieu si aérien, le Grand Palais a transformé Paris photo en un lieu d’exposition, les images ne m’ont jamais parues aussi belles, et heureuses!
J’ai tenté à la manière de Roald Dahl dans Bizarre, Bizarre de surprendre leurs conversations, notamment dans le diptyque de Viviane Sassen. Un homme et une femme, deux visages ébènes au zénith du soleil, à la verticale de l’été, ou dans les tresses graphiques et architecturales de J.D ‘Okhai Ojeikere.
Certaines images existent ensemble, se soutiennent, se supportent l’une l’autre, c’est le cas du mur de Lewis Baltz. Contrairement à cette photographie de Saul Leiter qui respire la solitude heureuse. Ou à ce basketballeur gracieux de Richard Avedon. Cette fierté que l’on retrouve dans les images des guerriers massaï de Mirella Ricciardi, superbes d’élégance.
Même les scarifications dans ce magnifique tirage d’Irving Penn ne respirent pas la douleur mais la puissance.
Enfin, l’enfance m’a rit au visage, dans cette révérence de Bob Gosani.
Aujourd’hui, à quelques milliers de km de Paris, j’ai emporté la voix de l’Afrique.
Sonia Sieff