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Mois de la Photo : Guillaume Martial, Footlights 

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Tel Monsieur Loyal, Guillaume Martial nous invite à découvrir son spectacle, un univers ludique et décalé, une photographie où règnent la magie du mouvement et l’illusion du réel. Alors – roulement de tambour ! – ouvrez le rideau rouge et entrez dans Footlights !

Footlights, le titre choisi par Guillaume Martial pour cette exposition qui présente plusieurs de ses séries récentes, c’est le titre original que Charlie Chaplin donne à son seul roman. Jamais publié de son vivant, il sert de trame à son dernier film tourné sur le sol américain : Limelight en anglais, Les Feux de la rampe en français.

Le choix de ce titre montre bien combien le photographe s’inscrit dans cette tradition cinématographique, lui qui a fait des études de cinéma, qui admire Jacques Tati au point de passer plusieurs mois en résidence sur le tournage de Jour de fête et qui depuis inscrit le burlesque dans chacune de ses séries. Guillaume Martial s’est pour cela inventé un personnage, son double fictif. Sa silhouette élancée, immédiatement reconnaissable et sculptée par la pratique du patinage artistique de haut niveau, anime chaque scène et transforme une photographie apparemment documentaire en numéro illusionniste.

La première partie de Footlights rend hommage aux inventeurs de l’image animée et du trucage visuel. Pour la série Animalocomotion, Guillaume Martial utilise ainsi la technique de la chronophotographie développée par Eadweard Muybridge et Étienne-Jules Marey et qui annonce l’invention du cinéma. Dans ces photographies présentées en boîtes lumineuses, le photographe se métamorphose en divers animaux par la magie de la prise de vue, en se contorsionnant sous un simple drap blanc. Ailleurs, il devient fakir ou illusionniste dans un décor de théâtre aux rideaux rouges ou jongleur de chaises en plein champ.

La seconde partie de Footlights nous plonge dans une architecture réappropriée par un athlète désorienté ou par un chercheur rêveur. Le photographe questionne son environnement : un terrain de sport, un mur dans l’herbe, un bâtiment en construction… Équilibriste, funambule, contorsionniste, son personnage répond hardiment par l’absurdité à l’incongruité de l’urbanisme et interroge la place laissée à l’humain dans le paysage urbain contemporain. D’une précision millimétrée, chaque photographie parvient à figer une expérimentation corporelle de l’espace dans un instantané burlesque.

Florence Pillet 

Florence Pillet est historienne et auteure spécialisée en photographie. Elle vit et travaille à Paris.

Guillaume Martial, Footlights
Du 4 avril au 6 mai 2017
Exposition dans le cadre du Mois de la Photo du Grand Paris
Galerie Esther Woerdehoff
36 rue Falguière
75015 Paris
France

www.ewgalerie.com

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