Le photographe américain Mitch Epstein vient de publier Rocks and Clouds chez Steidl. Dans cette nouvelle série, il explore le concept du temps en photographiant des roches, dont l’histoire remonte à des millions d’années, et des nuages, qui s’évaporent devant nos yeux. Ces images grand format, réalisées en noir et blanc, questionnent la relation complexe de la société à la nature, un thème qu’il avait déjà abordé dans d’autres travaux et notamment avec ses arbres (New York Arbor, 2013), une série alors très appréciée de la critique. La façon dont le ciel et la terre se reflètent a intrigué peintres chinois anciens, sculpteurs contemporains et surréalistes, qui à leur tour ont inspiré ce projet. Epstein attire l’attention vers les lignes et les textures des nuages, des fondations ancrées dans la roche et de l’architecture de New York, cité éminemment minérale. Un paquebot se perd dans les nuages qui l’engloutissent et les gratte-ciels évoquent des tableaux constructivistes, tandis qu’au fil des parcs et des promenades, les érables centenaires affleurent, semblables à des blocs erratiques charriés par les glaciers. L’ouvrage Rocks and Clouds suggère l’incapacité de la société à contrôler le temps et dompter la nature. S’il semble impossible de réaliser des images nouvelles de New York, Mitch Epstein nous en brosse malgré tout un portrait surprenant.
Mitch Epstein, Rocks and Clouds
Publié par Steidl
65,00 €