Musique, art, mode, et style. Pendant un moment magique, ces éléments se sont combinés dans une éthique du Do It Yourself. Dans le New York des années 70 et 80, la culture hip hop commença à se définir autour des DJ, MC, b-boys et b-girls, créant une manière de vivre la musique que le monde n’avait jamais vu auparavant. Au même moment, le graffiti s’affirmait, une forme d’art public si puissante et profonde qu’elle devint immédiatement une manière mythique d’écrire sur les murs. Mais alors que la police commençait à sévir, sanctionnant durement ses pratiquants, le graffiti trouva d’autres moyens de s’exprimer.
La bombe de peinture fut justement l’objet qui permit d’opérer une transition douce vers une nouvelle forme de surface. Les jeans personnalisés, les sweatshirts, et les t-shirts, devinrent de nouveaux moyens d’expression. Ce furent les Shirt Kings qui atteignirent les sommets avec cette pratique, lorsque Phade (Edwin Sacasa), Nike, et Kasheme (Rafael Avery) se réunirent pour former ce collectif, la première ligne de vêtements réalisée par des noirs venus tout droit de la rue. Ils produisirent un style de vêtements si unique qu’il est devenu emblématique de l’endroit et de l’époque d’où il a émergé, un zeitgeist de la production culturelle que personne n’aurait pu prévoir, pas même les artistes eux-mêmes.
Shirt Kings: Pioneers of Hip Hop Fashion par Edwin PHADE Sacasa et Alan KET (Dokument Press) est un album photo qui rend un hommage vibrant à leurs plus belles créations. Phade a commencé sa carrière de graffeur quand il était étudiant à Art & Design, durant les années où ses camarades étaient Daze, Doze Green, Lady Pink, Lil Seen, et Marc Jacobs. Hors de l’école, Phade graffait les trains, vivant la vie telle qu’elle devait être vécue.
Lire l’intégralité de l’article de Miss Rosen dans la version anglaise du Journal.