Elles sont resplendissantes, fraîches et jeunes. La compétition désignera la gagnante. Le prix ? Un titre, une couronne, être au premier rang dans le spectacle de ces adolescentes pleines d’espoirs qui se baladent en robes de soirée, en bikinis, parfaitement maquillées et coiffées, juchées sur des talons et déterminées à vaincre. Le photographe <strong<Martin Guggisberg capture toute l’étrangeté de ces circonstances, le surréel et le banal, l’innocence détruite et la naïveté plastique, le frisson de l’exhibitionnisme, le désir d’attention, la chance de briller sous les projecteurs pour ces filles lorsqu’elles traversent la scène. Il faut un certain genre de miss pour gagner ce genre de titres : Miss Bikini. Miss Ouest sauvage. Miss Asie. Miss Do-It-Yourself. Miss Handicap. Miss Italie-Suisse. Miss Arrêt au stand.
Les photographies de Guggisberg s’étalent sur des doubles pages brillantes, rappelant fortement celles des magazines pour hommes. La différence est que les modèles ne posent pas, ne sont pas conscientes d’être prises en photo, seulement préoccupées de la routine du circuit des miss, leurs corps, leurs visages et leurs coiffures devenant une industrie à part entière. C’est le business de l’auto-exploitation, d’une sorte de beauté qui n’est pas vraiment renversante mais n’est pas non plus sans attraits. La grâce féminine a disparu et à sa place on trouve la vulgarité crasse de la beauté de masse. C’est une forme d’apparition, une présence physique, une manière de se tenir et de se comporter qui fait de l’aspirante-miss un spectacle à ne pas rater.
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