« Même si j’ai travaillé avec Guy [Bourdin] pendant quelques années intenses, j’ai rarement eu l’impression de le connaître vraiment. Il restait énigmatique et complexe, et j’étais une jeune fille capturée par son objectif, ayant la chance d’être là à l’apogée de sa carrière et reconnaissante de cette opportunité », écrit Nicolle Meyer dans sa postface à Guy Bourdin: A Message For You (SteidlDangin), dont Meyer a sélectionné les photos pour un résultat exquis.
Ici nous assistons au dialogue entre artiste et modèle, une conversation que nous saisissons comme si nous surprenions des chuchotements dans la pénombre. Dans le travail de Bourdin, il y a une tension entre l’intimité et l’exposition, la vulnérabilité et la force, un sens de l’intemporel et de l’indéterminé qui fait que chaque photographie fabrique sa propre réalité, en combinant le sacré et le profane. Nous ne regardons plus une simple photographie de mode, nous nous tenons plutôt devant un portail ouvrant sur un autre royaume. Les images ont un romantisme avant-gardiste qui perturbe autant qu’il fascine. Elles ont un sens du théâtral, du drame, de l’intensité qui transcende l’idée de photographie de mode et nous entraîne dans un territoire inconnu et fantastique qui nous renvoie avec insistance aux courants profonds de la sexualité.
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