Light From the Middle East: New Photography (Steidl) commence avec un portfolio d’Abbas, une collection d’images mises en page de manière épurée. Humbles. Silencieuses. Racontant des histoires sans recourir à un seul mot. Nous amenant au plus profond d’un pays entouré de mystère. La première photographie est intitulée “Hands dipped in the blood of the ‘martyrs’ call for revenge. Tehran, January 1979.” (Les mains couvertes du sang des ‘martyrs’ appellent une revanche). Nous voyons la mort, la destruction, la violence, les passions enflammées par la religion et la politique, une ferveur paroxystique qui est distinctive des troubles au Moyen-Orient.
L’intensité est ressentie mais pas toujours comprise lorsque l’histoire est racontée par des étrangers, c’est une question d’interprétation. Mais quand celui qui raconte est un enfant du pays, qui connait le terrain, le temps et le moment où ces énergies se connectent, se concentrent et explosent, à la manière dont une lumière tombe et une ombre est portée, un appareil dans les mains de cet homme de l’intérieur vaut tous ceux de l’extérieur réunis.
Light From the Middle East présente des photographes dont le travail marque une profondeur et plusieurs dimensions, des couches de sens tissées les unes avec les autres image par image, nous montrant les multiples facettes de l’évolution d’une culture traversée par une vague révolutionnaire en ce début de millénaire. Le volume est original, les images et les textes parfaitement entrelacés. Nous sommes introduits à trois motifs : l’enregistrement, le changement de perspective, et la résistance, à travers la création de photographies.
Lire la suite de l’article de Miss Rosen dans la version anglaise du Journal.
