Le monde entier est un décor, un théâtre pour tous, et quand nous le sillonnons, nous modulons nos actes en conséquence. Nous devenons acteurs dans le film de nos vies, assumant un personnage public qui est en partie induit par l’environnement lui-même. Le milieu devient un facteur déterminant dans nos vies, mais plus nous nous fondons en son sein, moins nous sommes à même de comprendre ses effets sur nos identités. Étant née à New-York, je ne me sens chez moi nulle part ailleurs. L’esprit de cette ville a laissé une marque trop vive dans ma chair. Je l’aime et je la déteste dans un même souffle, mais je ne la quitterai pas, ou en tout cas, pas tout de suite.
C’est pourquoi n’importe quel livre sur New York m’attire parce que n’importe quel livre sur New York me donne l’impression de regarder des photos de moi-même, de ma famille, de mes amis, même si je n’avais jamais vu cet endroit auparavant, même si cette photographie a été prise avant que je sois née. Deux nouveaux livres sur New York explorent son univers ; plus précisément, chacun se consacre aux aspects des commerces de rue, aux moyens que nous utilisons pour communiquer nos besoins dans une relation symbiotique qui traduit les hauts et les bas du paysage capitaliste américain à son niveau urbain et populaire.
Laundromat des Snorri Bros. (powerHouse Books) est une collection de devantures qui passent d’ordinaire inaperçues, tellement elles sont intégrées au paysage américain. Pourtant, pour Snorri Sturlson, le lavomatic est un endroit peu familier, puisqu’il est arrivé à New York en provenance de Reykjavík, où les laveries n’existent pas.
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Comparez cette approche à celle de James et Karla Murray, dont le nouveau livre New York Nights (Gingko Press) est la version noctambule de leur précédent livre, Store Front: The Disappearing Face of New York. Ici les Murray nous offre une visite guidée des lieux nocturnes les plus célèbres de New York, des endroits qui sont devenus emblématiques de la ville qui ne dort jamais. Organisé par quartier, avec un accent particulier porté sur Manhattan, New York Nights offre des portraits de ces endroits particuliers et un historique pour chacun d’entre eux.
Ensemble, Laundromat et New York Nights nous présente un New York si familier qu’ils nous amènent à nous pencher sur ce que nous considérons comme donné et sur comment cela nous renseigne sur la manière dont nous comprenons nos vies. Les deux livres partagent un même amour pour les rues de la ville et pour la façon dont nous interagissons à travers l’usage des signalétiques, de l’architecture, et des devantures pour gérer nos affaires quotidiennes. Ils nous rappellent que c’est dans la rue que nos chemins se croisent.
Lire l’intégralité de l’article de Miss Rosen dans la version anglaise du Journal.
