Les ruines. Coquilles vides et creuses de ce qui fut par le passé. Le désordre, la nudité, la poésie sublime de la décadence. Des bâtiments qui furent un temps debout, parfaitement fonctionnels, utilisés par les gens qui les avaient construits pour servir un propos qui les transcendait. Mais le temps passe, et la valeur d’usage se perd, et les livres qui auparavant nous étaient indispensables ne sont plus nécessaires. Et, si cette terre n’est pas convoitée, il n’y a pas urgence à faire disparaître ces traces. Au lieu de cela, elles sont abandonnées, laissées en l’état, la nature reprenant ses droits très très lentement.
Comme Harry Skrdla l’écrit dans l’introduction de son livre, Ghostly Ruins: America’s Forgotten Architecture (Ruines fantômes : l’architecture oubliée des États-Unis, Princeton Architectural Press), “Nous construisons des bâtiments qui ne sont pas juste des abris, mais des cadres de vie – des structures à l’intérieur desquels conduire nos existences. Chacun est conçu pour servir un propos : un endroit à habiter, un endroit pour servir de banque, un endroit pour fabriquer des choses. Ils sont occupés par, et entourés d’êtres humains vivant et respirant… aussi longtemps qu’ils sont utiles. Mais quand leur raison d’être disparaît, et que les gens s’en vont, seuls les souvenirs restent.”
Lire l’article de Miss Rosen dans son intégralité dans la version anglaise du Journal.