Waste est une recherche photographique inspirée de la citation de Benjamin Franklin : « Le temps, c’est de l’argent ». Dans la théorie de microéconomie du coût d’opportunité, elle signifie qu’il y a toujours une perte de “valeur” quand on suit une ligne de conduite donnée.
Kyo Kyo (Photo de rue du Japon) et Boys On The Outside (Portraits) sont les deux séries exposées, qui permettent d’étudier la pratique du photographe, sans cesse tourmenté par sa relation au temps – la vitesse de l’obturateur qui saisit l’instant – et à l’exclusion – ce qui est laissé en dehors du cadre. Regarder régulièrement ses propres tirages lui permet de se souvenir de ce qu’il a supprimé au moment de cadrer. Ce “déchet”, c’est aussi le temps qu’il prend – sans l’enregistrer matériellement – pour faire une photo.
Bien sûr, le spectateur n’a pas accès à la mémoire du photographe, qui rassemble et retrouve ses souvenirs. Il ne lui reste que l’esthétique « brumeuse » du tirage. Utilisant un appareil argentique – “filtre” le moins invasif, qui prend la photo de façon instinctive – Tristovskij croit en la possibilité de recréer dans la chambre noire, une fois le tirage plongé dans le liquide qui “révèle” l’image, le même cheminement cérébral, celui qui fait remonter les souvenirs, comme la madeleine de Proust.
Mino Tristovskij, Waste (Déchets)
Du 13 au 17 février 2017
Galerie 1885 (The Camera Club)
16 Bowden Street
SE11 4DS Londres
Royaume Uni