Juste après l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima, j’ai trouvé un blog sur les paons qui ont été laissés dans la zone d’évacuation, dans la limite des vingt kilomètres. J’ai commencé à imaginer ces paons, en train de se promener dans la ville vide, leurs belles ailes déployées. L’image que j’avais en tête semblait si loin de ce qui se passait à Fukushima. C’était comme si deux différentes couches d’images – la scène des catastrophes et les beaux paons – se chevauchaient sans être unifiées.
Après la catastrophe de 2011, je me suis mis à percevoir différentes couches dans presque tout. Le désastre a eu un grand impact sur nous, et pourtant la plupart d’entre nous ne sait pas exactement ce qui s’est passé, ce qui se passe ou ce qui se passera dans l’avenir. Tokyo a été choisi comme ville-hôte pour les Jeux olympiques de 2020. Certains évacués ont commencé à rentrer chez eux et de nombreux agriculteurs et pêcheurs ont recommencé à travailler. D’autres ont commencé à partir vers l’ouest pour être plus loin des plantes de Fukushima. Les saisons vont et viennent, les gens tombent amoureux, les enfants jouent. Ce n’est pas mon intention d’introduire une note pessimiste ou de rendre la tragédie romantique. Il y a toujours eu des problèmes, et les belles choses sont toujours demeurées magnifiques…
Miho Kajioka
Miho Kajioka est un photographe japonais vivant à San Francisco, aux Etats-Unis.
Miho Kajioka, And where did the peacocks go?
23 mars au 29 avril 2017
Corden Potts Gallery
49 Geary St #410
San Francisco, CA 94108
USA