Michèle Chomette est une grande dame de la photographie. Depuis 35 ans, elle œuvre inlassablement pour faire découvrir des photographes obscurs ou peu connus du grand public. On ne va jamais dans sa galerie pour voir des images, mais pour participer au salon littéraire qu’elle tient quotidiennement et aux réunions métaphysiciennes qu’elle organise autour de ses images.
Exemple, cette exposition intitulée « Iles et archipels, photo qu’elle présente ici : La galerie Michèle Chomette entend naviguer à vue dans l’histoire de la photographie, en embarquant ses collections historiques et certains des artistes qu’elle s’est honorée de défendre, au gré des plaisirs de l’œil et de la découverte de territoires souvent singuliers, donc isolés, ou parfois aimantés les uns aux autres par une articulation formelle ou sensible.
Ce qui se traduira tout aussi bien par le choix des œuvres exposées que par un accrochage cartographié en fonction de son espace et selon les courants qui émanent des profondeurs de son expérience, afin que ses visiteurs fassent route et escale de repères majeurs en horizons encore voilés en accédant à des points de vue forts ou subtils, favorisés par des positions insistantes ou ténues qui ne relèvent généralement ni de la chronologie ni d’assemblages convenus.
Il ne s’agit pas bien sûr d’exposer des images représentant des îles ou des archipels, à quelques exceptions près, mais d’offrir une matière visuelle à prise de plume au plus grand nombre, de provoquer les mots pour dire le regard : le sien propre comme ceux révélés par les auteurs des photographies, et surtout pour exprimer le pouvoir de vision qui n’appartient qu’au médium privilégié par l’exposition et par la galerie depuis trente ans, quelque côte qu’il aborde : la photographie.
Îles et archipels, photographies 1850-2010
Jusqu’au 13 juillet
Galerie Michèle Chomette
24, rue Beaubourg
75003 Paris
