1914, tous à Berlin, la fleur au fusil…
« Alors les foules se lancent sur les épaules de longs serpentins pleins de trous, les bobines du télégraphe ; car les peuples rient au début de leur malheur. » La Bataille d’Occident, d’Eric Vuillard. Actes Sud. Cet auteur analyse l’origine de la guerre et révèle d’une manière éclatante l’imbécillité, l’idiotie des puissants décideurs qui les induisent, les décident.
Plus tard, 1990, 91, 92… la Yougoslavie explose, comme un retour aux origines, avril 1992, Sarajevo subit les assauts assassins de Karadzic, Mladic aux ordres de Milosevic à Belgrade. La guerre avait déjà commencé sur le territoire de ce qui n’est plus que l’ex Yougoslavie. Mais le siège de Sarajevo, l’asphyxie de la Bosnie-Herzégovine va donner à ce conflit une dimension nouvelle. Du tragique en couche de plus en plus épaisse.
Les photographes sont là, en permanence, tenaces et courageux témoins de l’insupportable souffrance de la population de cette région.
Vingt ans après le quotidien Le Monde, qui fut toujours un peu empêtré avec la photo, nous livre huit pages sur le siège de Sarajevo d’une intelligence réjouissante. Merci à Rémy Ourdan qui ne peut pas ne pas être à l’origine de cette réalisation et merci à tous les photographes de la très méritante « Génération Sarajevo ». La photographie est dangereuse, ai-je dit précédemment, comme telle, elle est indispensable.
A l’ordre du mérite, à nommer le service photo du Monde avec lequel je n’ai bien sûr, rien à voir.
Michel Philippot