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Michal Ronnen Safdie: Tel Aviv, Plages séparées

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C’est une plage israélienne où la femme n’a sa place que trois jours par semaine. Plus précisément les dimanches, mardis et jeudis. Les autres jours, elle est un territoire confisqué par le sexe masculin. Ces eaux du nord de Tel Haviv voient alors une foule de femmes orthodoxes et de leurs enfants se munir de bouées ou de bonnets, se déchausser et profiter d’une baignade autorisée. Mais il ne faut pas s’y méprendre, aucune extravagance semble autorisée : les adultes portent de longs vêtements souvent sombres, les enfants aussi, à l’exception de quelques uns qui ont délaissé le pantalon pour le slip de bain. Les couleurs sont à chercher dans les accessoires, porteurs de vitalité dans ces photographies contrastées, entre tradition culturelle et modernité.

La photographe israélienne Michal Ronnen Safdie pose, dans cette série, un regard sur cette pratique de son pays jusqu’alors peu connue. Y est à entrevoir des images à l’esprit critique, notamment lorsque la présence d’un homme semble troubler les regards des enfants. On y verra surtout des moments simples, des femmes au repos, profitant des rayons du soleil, leurs bambins pataugeant dans l’écume et jouant avec le sable. Cette foule occupant la moindre parcelle de plage qui leur est allouée paraît néanmoins troublée sur quelques images, à moins que ce soit le choix du photographe, dont les compositions équilibrées respectent minutieusement les règles du photojournalisme.

Quoique majoritairement faites de tons froids, les images de Michal Ronnen Safdie manient aussi l’humour avec adresse, comme le rappelle cette femme de dos, bouée orange à la taille et dont la robe est gonflée par les flots. Entre effervescence et apaisement, une atmosphère étrange semble se dégager de cette série. Elle incite le spectateur à se muer en gardien de l’événement. Quoiqu’il en soit, elle informe d’une pratique culturelle dans un pays que l’on s’est habitué à entrevoir à travers des images d’un différent type, violentes pour certaines. Avec justesse et sensibilité, Michal Ronnen Safdie nous livre ici une attachante histoire d’Israel. Sans oublier de pointer du doigt un impardonnable machisme.

Jonas Cuénin

Michal Ronnen Safdie, Sunday Tuesday Thursday
Jusqu’au 21 avril 2012

Andrea Meislin Gallery
526 West 26th Street, Suite 214
New York, NY 10001
Telephone 212.627.2552

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