L’étendue géographique du Grand Nord est difficile à décrire avec certitude. L’échelle de la région et sa diversité créent une ambiguïté lorsque vous essayez d’expliquer ou d’en trouver les limites. Tout comme l’idéal australien de l’Outback, le Grand Nord est une expression qui peut être adaptée en fonction de son utilisation. Généralement on considère qu’il désigne les pays au-dessus du cercle polaire Arctique, entre de la mer de Barents et les pays euro-arctiques tels que Russie, Norvège, Suède et Finlande.
Pour moi, c’est l’éloignement qui donne au Nord son attrait. Le paysage arctique semble vaste, imposant en même temps, et il est souvent difficile d’avoir une idée de l’échelle parmi ces plateaux sans fin et les affleurements rocheux qui chutent en pleine mer. Comme tous les endroits isolés et éloignés, le Grand Nord a quelque chose de romantique, dans sa nature sauvage éloignée des paysages artificiels cultivés dont on a l’habitude.
Je suis arrivée dans le Nord pendant l’automne, au moment où les lichens passent du vert à l’orange, au rouge puis au gris. Le climat arctique ponctue intensément ce paysage. En tant qu’étranger, il est difficile de comprendre ce qu’est un hiver arctique avant qu’il n’arrive. Le froid extrême et les jours sans soleil ne sont qu’une abstraction, qui ressemble peu à notre réalité. Une hiver arctique est une leçon d’humilité.
Michael Miller