À l’âge de 19 ans, Sue Ford fut l’une des deux seules femmes à être acceptées dans le cours de photographie du Royal Melbourne Institute of Technology (RMIT). C’était en 1962, et à Melbourne l’agitation politique et sociale de cette décennie n’était encore qu’une rumeur lointaine. Le conservatisme était à l’ordre du jour.
Ford brava un monde photographique dominé par les hommes, pour se former à un médium qui avait capturé son imagination. Même si le harcèlement sexuel que lui fit subir un de ces professeurs l’obligea à mettre un terme précoce à ses études — information qu’elle révéla dans une interview en 1995 —, son esprit indomptable pava la voie pour d’autres femmes, socialement et artistiquement. « Sue a été une des premières femmes photographes à s’établir en tant que praticienne indépendante et dès le début elle se vit comme une artiste photographique, pas comme une photographe commerciale », déclare Maggie Finch, curatrice de la rétrospective Sue Ford à la National Gallery of Victoria (NGV). « Elle était assez provocatrice sur ce sujet. »
En sortant du RMIT, Ford ouvrit son studio photographique sur Little Collins Street dans le centre de Melbourne avec une ami, Annette Stephens, qui affirma : « (Ford) devait être très déterminée en tant que femme pour continuer à faire ce qu’elle faisait. » Le propriétaire du café au-dessus duquel elle avait son studio était convaincu que ce dernier servait de couverture à un bordel. Ford se lassa des tirades auxquelles elle avait droit à chaque fois qu’un homme montait l’escalier et elle commença donc à photographier ses amies féminines ainsi qu’elle-même. Ford est considérée comme l’une des productrices les plus prolifiques d’images autobiographiques.
Lire la suite de l’article dans la version anglaise de L’Œil de la Photographie.
Sue Ford Retrospective
Jusqu’au 24 août 2014
The Ian Potter Centr
NGV Australia at Federation Square
Melbourne
Australie
Entrée gratuite
Liens:
http://www.ngv.vic.gov.au/whats-on/exhibitions/exhibitions/sue-ford
http://www.sueford.com.au