Rosalia entre ciel et terre
Les images de la série font partie d’un projet que j’ai commencé dans les premières années 90 et qui concerne le culte de Rosalia, la patronne de la ville de Palerme. Je suis née et je vis à Palerme, une ville avec laquelle je continue d’avoir une relation difficile entre amour et haine, où l’on apprend à vivre et à survivre parmi mille contradictions. Traditionnellement dépourvue de conscience des droits, avec une forte présence mafieuse, il ne semble pas un hasard que la forme grammaticale du futur soit absente du dialecte sicilien, presque pour minimiser la difficulté de concevoir l’avenir. Dans ce contexte, émerge le culte de Rosalia, à qui confier l’espoir, une sorte de déesse-mère, qui peut compenser l’absence d’une structure sociale organisée, d’un système de santé fonctionnel, d’un travail qui semble miraculeux de trouver. Dans mon travail constant sur les différents aspects de son culte, entre mythe et religion, je cherche à trouver une clé de lecture pour comprendre l’âme profonde de la ville.