Après la présentation des lauréats 2017 des prix de la bourse commémorative W. Eugene Smith en Photographie Humaniste le 18 octobre 2017 (Daniel Garcia Castro, Edmund Clark et Alex Majoli), L’Œil de la Photographie s’associe à l’organisation et présente les œuvres des finalistes.
Ce projet au long terme traite de la guerre en Ukraine. Son but est d’enquêter sur la façon dont la guerre a transformé les consciences, et changer les gens et les territoires en un laps de temps très court. L’approche principal consiste à se centrer sur les histoires individuelles de vétérans qui ont connu la guerre, pour créer des portraits intimes, mais aussi montrer des territoires et des objets dévastés, qui étaient il y a encore quelque temps des habitations, ou des objets stratégiquement importants, et se retrouvent aujourd’hui abandonnés et oubliés.
Quatre ans ont passé depuis que le peuple ukrainien a protesté auprès du gouvernement contre la tyrannie, l’abus de pouvoir, l’appauvrissement de la population, le manque de justice, mais surtout, depuis qu’il a commencé à soutenir les valeurs européennes.
Avec le projet Entre la vie et la mort, j’envisage de partir à la découverte d’une nouvelle génération de vétérans du conflit armé à l’Est de l’Ukraine, que j’ai rencontrés pour la première fois sur le front en 2014. Je souhaite explorer en profondeur leurs histoires, les faire se souvenir de moments qu’ils ont vécu en ligne de front et qui les ont transformés, qui ont changé leur conscience. Dans la guerre du Donbass, il n’y a pas seulement des soldats professionnels, mais aussi des musiciens, des auteurs, des photographes, des employés de bureau, des hommes d’affaires, etc. Je souhaite enquêter sur ce qui les a motivés à prendre les armes et à se battre pour leur pays.
Aux côtés de portraits de vétérans, je continuerai à parcourir le paysage de la guerre du Donbass, qui ne laisse pas de cicatrices seulement sur les âmes, mais aussi sur les territoires. J’aimerais également montrer comment ces cicatrices affectent la vie des gens… Les photos ne représentent pas la vie, mais en les regardant, on peut s’imaginer à quoi elle ressemble dans ces paysages particuliers.
Maxim Dondyuk
Depuis 2010, Maxim Dondyuk travaille en indépendant sur la création et la promotion de ses propres projets documentaires. Les histoires qui l’intéressent sont celles dont il ne connaît que peu d’éléments, voire aucun.
