Le poisson m’a toujours fasciné. Depuis mon enfance à New York, ils m’ont hypnotisé sur les marchés allongés sur la glace avec leur regard froid, impassible et hypnotique. Des années d’adolescence sur la côte du New Jersey m’ont attiré vers les quais en fin d’après-midi lorsque les bateaux revenaient et exposaient fièrement leurs prises déchargées pour que nous puissions tous les voir. Leurs yeux avaient tous le même regard malgré la taille ou l’espèce, comme s’ils avaient tous été témoins des mêmes choses, peu importe d’où ils venaient.
L’école catholique m’a amené dans un monde d’icônes et d’inconnus acceptés, de représentations religieuses sombres et d’événements répondant au besoin de l’homme de ramener le spirituel au plan physique pour une meilleure compréhension de Lui, s’empêtrant avec les objets et les cérémonies que les hommes créent en tant qu’aides et language, devenant plus impliqués dans l’intrication elle-même que dans sa raison d’être.
Nous vivons dans un monde de symboles, un langage universel qui prime dans notre « cliquez ici » navigation internet à distance, qui s’habitue et est entraîné par une production rapide et des données très vite oubliées. Nous sommes dans un monde axé sur l’image, où les caisses enregistreuses, les machines et les panneaux ont des symboles au lieu de mots. Certains d’entre eux prennent une dimension particulière. » N » dans les médias d’aujourd’hui représente plus que la simple lettre et prend un pouvoir qui lui est propre malgré son intention initiale. Les images bidimensionnelles sans vie sont devenues des anges ou des monstres prenant leur place dans nos sociétés, affectant notre façon de voir les choses et de les juger.
Nous sommes témoins de ces transformations et en sommes affectés. Nous essayons de trouver une place dans la marée de demain tout en luttant contre le courant d’aujourd’hui. À la fin, nous aussi, nous sommes jetés sur le quai du monde les yeux écarquillés comme des poissons pour que les autres voient
Dans un monde sans paroles, les poissons deviennent mes icônes de l’homme, de son âme, témoins de ses perceptions de l’esprit, de sa lutte avec la vie qu’il crée et les objets qu’il habilite.
Matthew Pace